Conscient des difficultés rencontrées par les professionnels de la petite enfance, un Comité de filière petite enfance (CFPE) a été installé le 30 novembre 2021.
Celui-ci réunit les représentants syndicaux et associatifs de la filière (les acteurs de 8 Conventions collectives sont concernés) ainsi que les administrations et opérateurs impliqués dans ce champ. Hexopée, participe à ce comité de filière en tant que syndicat employeur de structures adhérentes exerçant dans le champ de la petite enfance. Le premier axe de travail du Comité de filière consiste à objectiver la pénurie de professionnels de la petite enfance, pour y apporter des réponses adaptées.
Dans ce cadre, la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) a été missionnée par le CFPE pour réaliser une enquête auprès des établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE). Les résultats de cette enquête ont été présenté mi-juillet au comité.
Objectif de cette étude : Avoir une cartographie précise de la situation :
Périmètre de l’étude
La photographie donnée par cette étude des places fermées et postes vacants au 1er avril 2022 repose sur les réponses de 15 986 crèches collectives, représentants 411 959 places (les réponses des crèches familiales apparaissent à la fin de l’étude mais n’ont pas été retraités). Par ailleurs, l’étude porte également sur les assistantes maternelles, les indications sur celles-ci proviennent de l’Observatoire Nationale de la Petite Enfance).
Synthèse non exhaustive et concentrée sur les résultats relatifs aux crèches collectives
Au global :
48,6% des EAJE déclarent un manque de personnel auprès d’enfants.
Ce manque de personnel visé par cette enquête est la part de postes découverts (ou vacants ou inoccupés) et concerne les postes vacants depuis 3 mois ou plus et les absences de longues durées non-remplacées depuis plus de 3 mois faute de candidats.
Au 1er avril 2022, 8 908 postes (tout poste confondus) auprès d’enfants sont vacants depuis au moins 3 mois, c’est-à-dire entre 6,5% et 8,5% des effectifs totaux.
Ces manques ont des répercussions sur les conditions de travail, la qualité des services et les capacités d’accueils.
Précisions selon les postes :
En priorité, les besoins de recrutement concernent des postes d’auxiliaires de puériculture, au minimum 45% (soit au moins 3 972 postes non pourvus).
Au moins 17% des besoins de recrutements concernent des postes d’éducateurs de jeunes enfants (1 550 postes non pourvus au minimum).
Niveau d’exposition aux tensions de recrutement : disparités entre les départements :
Cette enquête a développé un indicateur : le degré d’exposition au risque de rencontrer des difficultés de recrutement, qui est rapporté au nombre de places agréées et varie d’un facteur de 1 à 9.
Sur la base de cet indicateur, la région Ile-de France (qui compte le plus de places) concentre 41% des postes vacants auprès d’enfants (soit 3639 postes).
En Corrèze, seuls 4 postes pour 1 000 places ne sont pas pourvus, alors que dans les trois départements de la première couronne parisienne, ils sont de 36 pour 1 000 places. Les départements du Rhône, Paris et de la Guyane sont aussi en fortes tensions : 30 postes vacants pour 1 000 places.
Inversement, les EAJE hors des métropoles rencontrent 25% de difficultés en moins.
Places fermées ou inoccupées faute de personnel pour encadrer les enfants :
La part de place fermées est estimée à 2,3% (9 512 places recensées dans l’enquête). Etant donné qu’elle est moins élevée que la proportion de postes vacants, un certain nombre d’EAJE fonctionnent avec des effectifs en tension.
La région Ile-de-France concentre 75% des places fermées et les départements de la petite couronne constituent 34% des fermetures.
Outre les fermetures de places, des gestionnaires ont dû diminuer l’amplitude horaire des crèches fautes de personnel (l’étude ne le mesure pas).
Personnels de direction :
Le nombre de postes de direction découverts s’élève à 1 623 ETP, soit plus d’1 ETP découvert pour 10 EAJE en fonctionnement en moyenne (la présentation développe en distinguant par région). Ainsi, même si la pénurie est moindre, elle touche tout de même les postes de direction.
Besoins de recrutement liés à la réforme des modes d’accueil :
La réforme des modes d’accueil du jeune enfant : Norma (2021), modifie notamment les effectifs d’encadrement (en particulier s’agissant des EJE et des IP). Cette réforme va accentuer les tensions de recrutement dès septembre 2022 avec des besoins nouveaux de recrutement évalués à 651 ETP d’éducateur de jeunes enfants et 700 ETP d’infirmières puéricultrices.
Ils découlent de ces résultats que :
Vous pouvez retrouver les résultats de cette enquête en pièce-jointe. Vous pouvez également retrouver le discours prononcé par Jean-Christophe COMBE, nouveau ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapée en cliquant ICI.