Le Mouvement associatif et le Réseau national des maisons des associations (RNMA), en partenariat avec la Fédération nationale des centres sociaux (FCSF) et Hexopée et en lien avec l’Observatoire Régional de la Vie Associative (ORVA) des Hauts-de-France, ont réalisé une nouvelle enquête nationale sur la santé financière des associations en septembre 2025 auprès de 4300 répondants.
Les résultats de cette étude viennent accentuer ceux de la première enquête publiée au printemps dernier : aujourd’hui, la situation des associations est plus qu’alarmante, elle est urgente.
Une trésorerie qui ne s’améliore pas
Près de 70% des associations employeuses déclarent que le montant de leurs fonds propres demeure fragile ou nul ;
30% des associations employeuses déclarent avoir moins de trois mois de trésorerie dont 5% n’ont aucun mois d’exploitation en réserve.
Si l’on considère ces chiffres, c’est près de 90 000 emplois qui sont directement menacés pour les associations faute de trésorerie.
Par ailleurs, le fait que la situation soit identique en septembre par rapport à mars est particulièrement préoccupantes. Dans un contexte où les versements de subventions pourraient tarder davantage en cas de vote du budget, de nombreuses associations pourraient ne percevoir aucun financement public au cours des six prochains mois, laissant les associations en manque de trésorerie sans solution.
Des financements publics en berne
Près d’une association employeuse sur deux déclare avoir vu ses financements publics diminués en 2025. Pour une association sur 5, cette baisse a même été supérieure à 20%. Cette situation s’ajoute à une tendance de fond : en 20 ans, la part des subventions dans le budget des associations a diminué de 41%.
Au-delà de l’Etat, c’est l’ensemble des collectivités qui ont diminué leurs financements, confirmant qu’après la loi finance 2025, les associations ont subi une deuxième lame du fait des dotations en baisse des collectivités, accentuant les difficultés du secteur.
Des activités en baisse, face à des besoins croissants
Ces baisses de financements induisent une chute importante des activités : près d’une association sur quatre déclare diminuer ses activités en 2025.
La baisse des financements laisse les associations sans solutions, alors qu’elles sont sans but lucratif, qu’elles fonctionnent à 90% sur le bénévolat, qu’elles s’adressent à des publics fragilisés et qu’elles font face à des besoins sociaux croissants. Les associations sont prises en tenaille entre une hausse de la demande et une hausse de charge, sans que les pouvoirs publics ne répondent.
Des emplois en danger
Alors que le monde associatif représente environ 1,8 million de salarié-es, soit près de 10% de l’emploi privé en France :
D’après les données du Bulletin Officiel Des Annonces Civiles et Commerciales (BODACC), l’année 2025 devrait être une année record concernant les plans de sauvegarde et les liquidations des associations. A titre comparaison, ces données ont été multipliées par deux en trois ans.
Les associations ont besoin de cohérence et de visibilité !
Aujourd’hui, ce rôle vital pour l’équilibre social et démocratique de notre pays est menacé. Une majorité de nos associations est à bout de souffle : ça ne tient plus !
Nous en appelons à la responsabilité de chacun. Il n’est plus acceptable de considérer le monde associatif comme une variable d’ajustement. Il est urgent d’arrêter de diminuer les financements des associations et de réengager le dialogue et la confiance sur les territoires avec les associations.